Bouleversement dans le secteur de la grande distribution ! Les supermarchés coopératifs pointent le bout de leur nez… Introduire de la coopération et du participatif dans les supermarchés s’avère peut-être une solution pour satisfaire distributeurs, producteurs et consommateurs. En tout cas, nombreux sont ceux qui ont parié sur ce nouveau modèle : les supermarchés coopératifs sont-ils l’avenir de la grande distribution ? Tour d’horizon de ce concept innovant : principe, enseignes françaises et économie de partage !
Les supermarchés coopératifs : késako ?

Les consommateurs américains ont un temps d’avance ! Et oui, c’est en 1973 que le premier supermarché coopératif alimentaire ouvre ses portes dans le quartier de Brooklyn à New-York. Baptisé “Park Slope Food Coop”, l’enseigne new-yorkaise compte aujourd’hui plus de 16 000 membres et fournit des produits biologiques issus d’un rayon de 800 km ! Qualité et fraîcheur des produits, voilà les avantages dont bénéficient les clients de Park Slope. En retour, ils doivent donner un peu de leur temps… en effet, ils ne sont pas seulement clients mais aussi employés ! Alors comment fonctionne réellement un supermarché coopératif ?
C’est tout simple, et plutôt équitable ! Pour être client d’un supermarché coopératif, il faut en devenir membre et donc payer un droit d’entrée et une cotisation, remboursable si vous quittez la coopérative. Chaque membre devient propriétaire du supermarché et ce statut permet de faire entendre sa voix lors des assemblées générales. Ainsi, les membres participent collectivement aux prises de décisions importantes telles que le choix des produits ou l’organisation interne de la coopérative ! Une fois membre, les clients travaillent bénévolement entre 2h et 4h par mois et profitent de prix bas sur des produits de qualité.
Les supermarchés coopératifs fonctionnent par groupes de travail, qui se créent selon les disponibilités des bénévoles. Pour chaque groupe de travail, il y a un représentant en charge de la liaison entre les différents groupes. Ainsi, les informations peuvent circuler et tous les bénévoles du supermarché avancent dans la même dynamique ! Un mode de fonctionnement innovant qui offre des avantages à tous les partis de la structure. D’une part une réduction des coûts de main d’oeuvre pour les supermarchés et d’autre part, une réduction des prix pour les consommateurs.

Le système coopératif des supermarchés permet de réduire considérablement le coût de la main d’oeuvre dans les grandes surfaces. Traditionnellement, les enseignes de grande distribution doivent supporter plusieurs coûts, fixes et variables, dont la main d’oeuvre fait partie. En effet, il y a de nombreux employés de rayon, de caisse mais aussi des personnes qui gèrent les stocks et leur approvisionnement. Généralement, ce coût est compensé par les grandes surfaces en augmentant le prix de vente des produits : ce sont donc les consommateurs qui en font les frais.
Dans les supermarchés coopératifs, les consommateurs sont aussi employés ! Ainsi, plus une coopérative compte de bénévoles, plus les coûts liés à la main d’oeuvre diminuent, plus les prix sont bas. C’est un système gagnant pour les consommateurs ! Quelques heures d’investissement par mois leur permet de faire des économies considérables sur le montant de leur panier. Les supermarchés coopératifs proposent généralement des prix de 15% à 40% en dessous de la moyenne du marché. Outre des prix intéressants, ce nouveau système offre d’autres avantages…
En effet, les consommateurs d’aujourd’hui sont à la recherche d’une nouvelle dynamique sociale et souhaitent une société plus humaine et plus solidaire. Au sein de ces coopératives, les bénévoles apprécient le “travailler ensemble” : finies les frontières entre dirigeants et employés, tout le monde est sur le même pied d’égalité ! D’autre part, les consommateurs prêtent davantage attention aux produits qu’ils consomment, on peut le voir par l’essor des produits bio dans les grandes surfaces. Dans ces nouveaux supermarchés, ils ont la main mise sur la provenance des produits et peuvent faire entendre leur voix en cas de désaccord.
Et en France ?

Loin de s’arrêter aux portes de Brooklyn, ce mode de fonctionnement séduit de plus en plus à travers le monde… et particulièrement en France ! Au printemps 2011 à Paris, deux anciens étudiants en art se sont lancés dans un projet de supermarché coopératif baptisé “La Louve”. Ainsi, après la création d’un groupement d’achat et d’une association, la Louve finalise son développement avec une campagne de crowdfunding sur la plateforme KissKissBankBank. Aujourd’hui, le supermarché coopératif « La Louve » compte plus de 3000 adhérents et dispose de locaux de 1500m² dans le 18ème arrondissement de la capitale. Pari réussi !
Chaque membre doit travailler 3h par mois pour pouvoir profiter de produits sains et à bas prix. Outre les produits biologiques, La Louve met l’accent sur les producteurs locaux possédant une démarche éthique et respectueuse de l’environnement. Le groupe rencontre directement les producteurs et visite les fermes pour sélectionner avec choix les produits du magasin. Ce sont donc par des experts que sont choisi des produits tels que le vin, le fromage, les fruits et les légumes. « La Louve » souhaite également offrir à ses membres un lieu d’échange, de partage et de sensibilisation autour de la nourriture.
Le meute s’agrandit ! “La Louve” a inspiré de nombreux entrepreneurs séduit par l’économie de partage ! En effet, de nombreux supermarchés collaboratifs ont vu le jour en France et d’autres sont en projet de construction. Ainsi, les grandes agglomérations françaises accueillent presque chacune leur supermarchés collaboratif : “Super Quinquin” à Lille, “Chouette Coop” à Toulouse, “SuperCoop” à Bordeaux, “La Cagette” à Montpellier, “Scopéli” à Nantes… Le modèle basé sur la collaboration et la participation des membres séduit les consommateurs qui deviennent consom’acteurs.
Les supermarchés collaboratifs naissent souvent des suites d’une campagne de crowdfunding. « La Louve » et « Chouette Coop » ont réuni leur fonds sur KissKissBankBank et « La Cagette » a vu le jour sur la plateforme Zeste. Projets collaboratifs lancés sur des plateformes collaboratives… l’économie de partage semble gagner du terrain et conquérir les consommateurs. Certaines plateformes, aujourd’hui mondialement connues, comme AirBnB et Uber, sont la preuve que l’économie collaborative est un modèle viable. Est-ce que les supermarchés collaboratifs connaîtront le même succès en France ?
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